Le prix littéraire Jacques Lacarrière

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Bisannuel, depuis 2018

Le prix littéraire Jacques Lacarrière distingue tous les deux ans un texte francophone de grande exigence littéraire, prolongeant l’esprit de l’écrivain. 

Jacques Lacarrière

"Si l'on veut essayer de retrouver quelque chose des Gaulois, j'entends quelque chose que le paysage porte encore, même après tant de siècles, c'est à Bibracte qu'il faut aller, sur ce mont Beuvray dominant les plateaux du Morvan."  Jacques Lacarrière, Chemin Faisant, 1974

Jacques Lacarrière (1925-2005) fut poète, écrivain, essayiste.

Helléniste, il a traduit les auteurs antiques (Sophocle), mais aussi les écrivains grecs modernes (Vassilis Vassilikos, Costas Taktsis, George Seferis, Odysséas Elytis, Yannis Ritsos…), contribuant ainsi à les faire connaître en France. Il a beaucoup écrit sur la Grèce antique et moderne, mais il s'est aussi intéressé à la Turquie, la Syrie, l'Égypte, l'Inde, ainsi qu'à la France où il a vécu.

Ecrivain voyageur, il est également considéré comme l'un des pionniers du renouveau de la randonnée poétique et initiatrice. Son œuvre est d’une grande diversité, elle est complexe, érudite et toujours vivante.

Jacques Lacarrière était très attaché à la Bourgogne où il résidait, et tout particulièrement au mont Beuvray, site de l’antique ville de Bibracte.

le prix jacques lacarrière

Créé en 2018, le prix littéraire Jacques Lacarrière distingue tous les deux ans un texte francophone de grande exigence littéraire, prolongeant l’esprit de l’écrivain. Il distingue l’auteur(e) d’un récit, roman, recueil de nouvelles, de poésie ou essai qui ouvre sur le monde sous le signe du partage. Un prix protéiforme, à l’image de l’œuvre laissée par Jacques Lacarrière.

Le prix est porté par Bibracte, en partenariat avec l’association Chemins faisant, qui perpétue la mémoire de l’écrivain.

Lauréat 2024

Eugène Savitzkaya

Pour Fou de Paris, aux Éditions de Minuit.

Eugène Savitzkaya est né en Belgique à Saint-Nicolas-lez-Liège en 1955. Il a construit, à partir de 1972, une œuvre où se mêlent romans, récits, poèmes et écrit sur l’art, parfois illustrés par des artistes. Il publie depuis 1977 aux Éditions de Minuit, où sont parus dix-huit de ses livres, parmi lesquels Marin mon cœur (1993), Fou trop poli (2005), Fraudeur (Prix Rossel 2015), À la Cyprine (2015). Fou de Paris est son treizième roman. 

Il a publié une vingtaine de livres chez d’autres éditeurs, parmi lesquels Flanant, Didier Devillez Éditeur (2014), Ici-bas, Yellow Now (2018), Ode au paillasson, Le Cadran ligné (2019), L’amour de loin, La pierre d’Alun (2013).

Les mots du jury 

« On aurait dit que Paris se lissait les plumes ou les poils, ses plumes d’élégante corneille, ses poils de beau bièvre. »

Suivre le « Fou de Paris » dans sa marche, c’est, « chemin faisant », comme le titre du livre de Jacques Lacarrière, voir s’ouvrir un monde à chaque pas. Cette traversée féérique, poétique, sensuelle, porte autant d’attention aux images, aux paroles, aux formes, aux objets qu’aux grands thèmes politiques d’actualité qui irriguent ce livre virtuose. L’esprit du promeneur curieux que fut Jacques Lacarrière habite cette prose à l’énergie jubilatoire.

« Qui parle au nom des bièvres et qui au nom des saules ? », cette question « savitzkaienne » aurait pu être posée par Jacques Lacarrière, homme libre, profondément soucieux du monde.

Les cinq autres ouvrages en lice étaient :
•  Premières à éclairer la nuit de Cécile A. Holdban (Arléa),
  L’Adresse – Les rendez-vous du déversoir d’Arthur Teboul (Seghers),
  Vivarium de Tanguy Viel (Éditions de Minuit),
  Kau Minuat – Une fois de plus de Joséphine Bacon (Mémoire d’encrier),
  Tombola de Jérémie Gindre (Zoé).

Présidé par Valérie Marin La Meslée, le jury était composé de Michaël Ferrier, Marie-Hélène Fraïssé, Christian Garcin, Sylvie Germain, Elie Guillou, Sylvia Lipa Lacarrière, Jean-Luc Raharimanana, Anne Simon et Annie Terrier. 

 

Le jury a attribué une mention spéciale à Ryoko Sekiguchi pour L’appel des odeurs, paru aux éditions P.O.L.

Lauréat 2022

Matthieu Gounelle

Pour Un ciel de pierres. Voyage en Atacama, aux éditions Gallimard.

Matthieu Gounelle travaille sur les météorites au Muséum de Paris. Il a publié plusieurs recueils de poèmes et a évoqué les destinées des pierres tombées du ciel dans différents ouvrages (PUF, coédition Flammarion / éditions du Muséum). Un astéroïde porte son nom.

Extrait du livre

« Tout dans l’Atacama tend à disparaître. L’horizon d’abord, et puis les ombres qu’on aperçoit à peine. Les météorites que nous enlevons à la Terre. Les Changos, exterminés sans lutter, brisés par la variole et le catholicisme, les mines et l’alcoolisme. Et puis les opposants à la dictature de Pinochet dont les os fragmentés, bien qu’invisibles, se dressent à l’horizon comme des pierres sacrées, livides et n’oubliant rien.
Quant à savoir pourquoi ces histoires de disparus me touchent tant, moi dont la famille n’a rien à voir avec l’Amérique latine ni avec le militantisme politique, je ne sais pas tout à fait. Sinon que quelqu’un manque. Et que cette personne qui manque c’est elle que je cherche, en même temps que les météorites. »

Les titres en lice étaient :

  • Dictionnaire amoureux d’Istanbul de Metin Arditi (Plon Grasset)
  • Par-delà les lueurs de Tahar Bekri (Al Manar)
  • Aulus de Zoé Cosson (Gallimard)
  • Le rire des déesses de Ananda Devi (Grasset)
  • Un ciel de pierres. Voyage en Atacama de Matthieu Gounelle (Gallimard)
  • La sirène d’Isé de Hubert Haddad (Zulma)
  • Mahmoud ou la montée des eaux de Antoine Wauters (Verdier)

Présidé par Valérie Marin La Meslée, le jury était composé de Marie- Hélène Fraïssé, Christian Garcin, Sylvie Germain, Élie Guillou, Sylvia Lipa Lacarrière, Jean-Luc Raharimanana, Anne Simon et Annie Terrier.

 

Lauréat 2020

Michaël Ferrier

Le 14 décembre 2020, le jury du prix littéraire Jacques Lacarrière, présidé par Gil Jouanard (†), a récompensé Michaël Ferrier pour son livre Scrabble, paru aux éditions Mercure de France en septembre 2019

Michaël Ferrier, né en 1967 à Strasbourg, est un écrivain et essayiste français qui vit à Tokyo, où il enseigne la littérature française à l'université Chuo.

Il a passé son enfance dans l'océan Indien (Madagascar, Réunion, Comores, Ile Maurice) et en Afrique.

Il est également l’auteur de :
. François, Portrait d’un absent, Gallimard, 2018 - Prix Décembre 2018
. Mémoires d’outre-mer, Gallimard, 2015 - Prix Franz-Hessel 2015
. Fukushima, récit d'un désastre, Gallimard, 2012 - Prix Édouard-Glissant 2012
. Sympathie pour le fantôme, Gallimard, 2010 - Prix littéraire de la Porte dorée 2011
. Le goût de Tokyo, Mercure de France, 2008
. Tokyo. Petits portraits de l'aube, Gallimard, 2004 -  Prix de l'Asie 2005

Scrabble, une enfance tchadienne

C’est l’histoire d’une enfance au Tchad, à la fin des années 70, et de la fin de celle-ci, dans un pays extraordinairement beau, vibrant, palpitant. Mais voici que la guerre civile vient frapper à la porte de la maison du narrateur, un enfant, qui est l’auteur.

Michaël Ferrier portait ce livre en lui depuis longtemps, il y noue plusieurs fils fondateurs de son parcours : cette initiation africaine, « c’est ici que j’ai pris langue avec les bêtes et avec la terre, et ce négoce ne m’a jamais quitté» et, à travers elle, la découverte d’un rapport au monde qui passe par l’autre. « L’enfance s’ouvre comme une mangue », c’est cette période de la vie où « le moindre détail peut vous emmener très loin – je me sens relié à tous les souffles du monde. » écrit-il.

 

Le jury était présidé par Gil Jouanard (†), écrivain, président de l’association Chemins faisant. Il réunissait entre autres Marie-Hélène Fraïssé, auteure et productrice à France Culture, Christian Garcin, écrivain, Sylvie Germain, écrivain, Élie Guillou, chanteur et poète, Sylvia Lipa-Lacarrière, comédienne, déléguée artistique de l’association Chemins faisant, Valérie Marin La Meslée, auteure, journaliste littéraire au magazine Le Point, Abdourahman Waberi, écrivain, Bérangère Mérigot, directrice par intérim de la bibliothèque départementale de Saône-et-Loire.

Lauréat 2018

Jean-Luc Raharimanana

En décembre 2018, le jury de la première édition du prix littéraire Jacques Lacarrière a récompensé l’auteur malgache Jean-Luc Raharimanana pour son livre Revenir, paru aux éditions Rivages en mars de la même année.

Hommage au métissage et à la paix, cri de détresse et d’espoir, ce roman aux frontières de l’autobiographie est une déclaration d’amour à Madagascar et à la littérature.

Jean-Luc Raharimanana, né à Tananarive en 1967, est un écrivain malgache de langue française.

Romancier, essayiste et poète, Raharimanana est également auteur de pièces de théâtre, de contes musicaux et metteur en scène. Dans un style violent et lyrique, il y décrit la corruption et la pauvreté qui sévissent sur son île, avec des rappels sur la douloureuse histoire du pays. Plusieurs de ses œuvres ont été traduites en allemand, anglais, italien et espagnol.

En parallèle de ses publications et créations théâtrales, il est directeur de la collection Fragments aux éditions Vents d’Ailleurs. Conférencier et traducteur, il sillonne le monde pour parler écriture et littérature.

 

Le jury était présidé par Gil Jouanard (†), écrivain, président de l’association Chemins faisant. Il réunissait entre autres Marie-Hélène Fraïssé, auteure et productrice à France Culture, Christian Garcin, écrivain, Sylvie Germain, écrivain, Élie Guillou, chanteur et poète, Sylvia Lipa-Lacarrière, comédienne, déléguée artistique de l’association Chemins faisant, Valérie Marin La Meslée, auteure, journaliste littéraire au magazine Le Point, Abdourahman Waberi, écrivain, Bérangère Mérigot, directrice par intérim de la bibliothèque départementale de Saône-et-Loire.