Depuis sa découverte au 19e siècle, la Porte du Rebout représente un élément de repère fondamental pour le visiteur du mont Beuvray, ainsi qu’un exemple parmi les plus représentatifs des fortifications des oppida de la fin de l’âge du Fer, grâce notamment à son exploration extensive menée dans les années 1990. L’importance de ce monument est par ailleurs accentuée par sa restitution en grandeur réelle qui marque l’accès principal au sommet du Beuvray.

Aujourd’hui, l’ouvrage restitué il y a un peu plus de vingt ans montre des signes de faiblesse, causées par le pourrissement des bois de son armature, ce qui conduit à la dislocation du parement.
En 2022, la restitution fait ainsi l’objet d’une reprise intégrale par un nouveau dispositif de valorisation.

1991-2021 - Un chantier d’archéologie expérimentale

Le rempart dans lequel ouvre la porte avait été construit avec la technique du murus gallicus, minutieusement décrite par Jules César. Elle consiste à armer les talus qui constituent la fortification par des lits de poutres horizontales entrecroisées. Une première restitution du murus gallicus avait été réalisée en 1991. On avait alors restitué l’ossature par des rondins de chêne de 15 à 30 cm de diamètre solidarisées par des clous en fer de 30 cm de longueur, le tout étant rempli de terre et de pierres au fur et à mesure du montage de la structure. Ce premier essai de restitution avait été peu probant car il avait commencé à s’ébouler après quelques années.

Une autre restitution plus ambitieuse avait été menée en 2000. À la différence de la première reconstruction, qui se limitait au seul côté nord de la porte, ce nouvel ouvrage prenait en compte la totalité de son encadrement. C’est elle qui est démontée cette année pour être remplacée.

2022 - Un nouveau projet de restitution

Le projet de restitution (conçu par l’atelier d’architecture Multiple) destiné à remplacer le monument existant se distingue par un changement de registre assez radical, à la fois architectural et paysager. Quatre enjeux ont été pris en compte dans la conception du nouveau dispositif :

• un enjeu scientifique : la nouvelle restitution intègre une armature de bois plus soignée, conformément aux observations archéologiques les plus récentes sur ce type d’ouvrage ;
• un enjeu paysager : l’impact volumétrique actuel de la restitution, sur un site qui comprend peu d’ouvrages en élévation, sera atténué en limitant l’emprise des mur remontés,
• un enjeu de médiation de l’expérience de reconstruction archéologique : sur le côté sud de la porte, on préserve un tronçon de la restitution de 2000 pour continuer à observer son vieillissement,
• un enjeu économique : le nouveau projet a été conçu dans le souci de contrôler le coût de l’investissement et de mieux gérer son devenir dans la durée que les deux précédentes tentatives.

Une évolution des connaissances archéologiques

A la différence des précédentes, cette nouvelle restitution sera dotée d’une armature en poutres équarries à l’agencement nettement plus soigné et nettement plus visible, puisque des poutres longitudinales seront visibles dans le parement de pierre.

Ces poutres horizontales en façade renforcent la cohésion structurale entre les différents éléments – notamment l’armature en bois et le parement en pierre – indispensable pour compenser la pression exercée par la masse de l’ouvrage sur la façade, qui avait été à l’origine de la ruine des précédentes restitutions.

En 2021, la réalisation sur le site d’un prototype a permis de tester à petite échelle ces nouveaux principes structuraux issus de l’analyse des données de fouille, qui seront maintenant mis en œuvre à grande échelle lors de la nouvelle reconstruction de la Porte du Rebout.

Les travaux de rénovation de la Porte du Rebout et de mise en valeur de l’angle nord-est suivront le calendrier suivant :
- du 21/03 au 08/04 : démontage des maçonneries existantes,
- du 08/04 au 09/05 : travaux suspendus pendant les vacances de printemps, zone sécurisée,
- du 09/05 au 01/07 : remontage des deux côtés de la porte.