L'automne dernier, les archéologues se sont plongés dans l’étude minutieuse des vestiges mis au jour sur l’oppidum de Bibracte durant la campagne de fouilles 2024. Amphores, objets métalliques, céramiques… chaque pièce livre peu à peu ses secrets, dévoilant des fragments de la vie quotidienne des Éduens.
Dans la foulée des opérations de terrain qui se sont déroulées entre mai et septembre 2024 sur le mont Beuvray, l’automne a été consacré à l’étude des données et du mobilier collectés pendant les fouilles, avant de s’engager dans la rédaction du rapport annuel, pendant l’hiver.
Chaque étude spécialisée est consacrée à une catégorie de mobilier archéologique caractéristique de la vie matérielle sur l’oppidum éduen. Supervisées par différents spécialistes, ces études sont aussi l’occasion de former des étudiants qui mettent ainsi en pratique l’enseignement transmis par le spécialiste immédiatement sur les mobiliers de Bibracte.
Après l’étude des céramiques par Sylvie Barrier (université de Lausanne) et des meules par Luc Jaccottey (Inrap) en septembre, le mois de novembre a été consacré aux sessions d’études du mobilier métallique non monétaire, sous la conduite de Benjamin Girard (Inrap), et des amphores, sous la conduite de Fabienne Olmer (CNRS, UMR 7299, Aix-en-Provence).
Cette dernière, assistée de deux étudiantes, a examiné en une semaine près de 80 cartons de tessons d’amphore collectés sur le chantier du Parc aux chevaux – PC14 (dirigé par P. Barral, M. Joly, P. Nouvel, M. Thivet, B. Clément). Plus d’une quinzaine d’amphores quasi-complètes, découvertes soigneusement disposées dans une fosse au sein du sanctuaire des Sources de l’Yonne ont également été étudiées. Observées, dessinées, identifiées, ces amphores ont également été précautionneusement vidées pour permettre une analyse fine de leur contenu. Cette opération a mis en évidence la présence de résidus de matière collés aux parois internes de plusieurs d’entre elles. Si certains de ces résidus évoquent la poix dont on revêtait les amphores pour en assurer l’étanchéité, d’autres, rouges ou jaunes, feront l’objet d’analyses plus poussées en 2025, avec peut-être à la clé de nouvelles informations sur le vin antique ou l’usage qui était fait de ces amphores au sein du site des Sources de l’Yonne, à quelques kilomètres de la capitale éduenne.
Du côté des objets en métal, après la session d’étude de novembre qui a permis une première passe d’identification des découvertes de l’année par le spécialiste, viendra le temps des laboratoires, avec le passage d’un maximum d’objets en fer sous les rayons X pour affiner les identifications à travers les produits de corrosion. Enfin, une sélection de ces objets fera l’objet d’un nettoyage plus poussé assorti d’une stabilisation pour empêcher la reprise des phénomènes de corrosion.
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