Archéologie et technologie numérique à Bibracte
L'identité même de l'archéologie est la recherche et l'analyse de faits matériels du passé.
Paradoxalement, c'est en cela que c'est également un champ d’application privilégié pour les technologies numériques : par la nature de ses opérations, qui détruisent irrémédiablement son terrain de recherche, elle décentre une très large part de son champ d’étude vers des objets scientifiques dérivés, aujourd’hui majoritairement numériques. Cette introduction massive de nouvelles technologies à toutes les étapes de la chaîne opératoire révolutionne véritablement la discipline, mais engendre parallèlement des difficultés de gestion qui atteignent aujourd’hui un seuil critique.
Afin d’anticiper cette « inondation de données archéologiques », Bibracte s’est entouré de différents représentants de la communauté scientifique pour fonder Bibracte Numérique, un projet ayant pour ambition de créer un véritable écosystème numérique archéologique.
Dimanche 6 octobre à 11h, dans le cadre de "L'objet du mois", Quentin Verriez, archéologue, chargé de mission "Archéologie et Numérique" à Bibracte, vous présentera son projet doctoral, qui s'intéresse plus particulièrement à l’optimisation de la première étape du processus archéologique : le chantier de fouille.
Le terrain d’expérimentation qui a été sélectionné est celui de la domus PC2, une maison de tradition romaine au cœur de l’oppidum, qui présente des vestiges exceptionnellement bien conservés et une richesse stratigraphique manifeste. À travers cette fouille, l’objectif n’est pas de réinventer de nouveaux outils, mais bien d’identifier, évaluer, adapter et assembler les solutions matérielles et logicielles déjà existantes pour gagner en cohérence de la donnée et facilité le partage et la diffusion de l’information archéologique vers tous les publics.